Ce qu’imposent ainsi les Années Folles1, c’est d’abord un changement de profil qui étire les silhouettes et adoucit les gestes : la hauteur s’imposant, les jambes semblent se déployer tandis que le maquillage mincit les traits. Sveltesse, simplicité, aisance, dynamisme et grandeur deviennent des valeurs qui ne concernent pas la seule apparence. Soupault ne s’y trompe pas qui s’interroge, en 1935, « à qui fera-t-on croire que l’esthétique féminine n’est pas un des symptômes les plus marquants de l’évolution de la civilisation ? » À travers l’édiction de nouveaux canons de beauté, s’affirme cette femme nouvelle qui est le pendant, dans le domaine de la mode, de l’homme nouveau dont rêvent ensemble dictateurs et avant-gardistes.
1 Voir G. Vigarello, Histoire de la beauté. Le corps et l’art de s’embellir de la Renaissance à nos jours, Paris, Seuil, 2005 ; et, du même auteur, « Années folles : le corps métamorphosé » in Sciences Humaines, n° 162, juillet 2005.
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