mercredi 7 mai 2008

Complication baroque et volupté libertine


Le Balcon (1956-1962) – comme le bordel de Mme Irma qui en forme le cadre et reprend significativement le titre du drame – repose en effet entièrement sur cette violence protéiforme à la fois force, pouvoir, pulsion, autorité, contrainte, oppression, transgression, agressivité et conflits, renversements et destruction, brutalité, jeu et spontanéité, colère, impatience, contrainte exercée sur autrui, déni de la liberté d’autrui, volonté de l’asservir ou de l’anéantir, assouvissement du désir, exploration d’un monde onirique qui connaît lui aussi ses rituels, ses trahisons, ses souffrances. Du Baroque jusqu’à Venus im Pelz (1870) en passant par Die Bekenntnisse der Mademoiselle Sapho (1859) et les autres contes de la flagellation de Sacher-Masoch et, au-delà, jusqu’aux fictions de Christiane Rochefort, de Jacques Serguine, de Pauline Réage ou de Christian Prigent, la faute est revendiquée à la fois en termes métaphysiques et comme scénario érotique. Cette complication baroque de la violence voluptueuse, les libertins des Lumières, les premiers, la reconquièrent et la façonnent à leur goût, pour en mieux jouir encore.

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