mardi 6 mai 2008

Julie et l'athlète



Encore une fois marquée par quantité de références plastiques et scripturales antiques, la gravure s'offre comme planche encyclopédique, centrée adroitement sur la forme obscène du gland tiré vers les fesses.

La position, saisie dans le vif selon la rhétorique baroque du « Nu pathétique » (K. Clarck), est véritablement acrobatique.

La femme saisit le sexe d'un geste décidé, presque martial, devant le regard entre fasciné et ahuri de sa monture.

Il s’en dégage comme une impression de viol, marquée par l'écart hiérarchique entre la fille d'Auguste et son étalon, réactivant le fantasme mâle de la femme dessus.

Moitié arène, moitié boudoir, l'espace néoclassique est ici épuré à l'extrême, encadrant dans le calme les ébats forcenés du couple.

De fait, la fureur de l'écharpe qui s'envole contraste avec l'aspect morne, presque débandant de l'énorme rideau qui théâtralise la scène, de peur sans doute d'un mur uniformément nu.

Une jarre discrète attend pour désaltérer les amants, signe d'une civilité amoureuse antique.

Ce sexe d'élite (comme on le dit pour certains sports) combine l'imaginaire de la décadence romaine, peuplée de "surfemelles" impériales et le rêve d'exploits titanesques, au-delà des tristes accouplements du vulgaire.

L’érotisme occidental, encore une fois, apparaît comme le fantasme « sur-naturel » d’une société policée à l’extrême.

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