Dans le traitement du sujet fait par Baldung Grien dans sa célèbre gravure de 1513[1] les corps se sont dénudés, renforçant l’opposition entre Nature et Culture, instincts et Raison (assiégée, comme l’Occident obsidional exhumé par J. Delumeau).
Les expressions ont changé, opposant l’égarement animalesque du vieux philosophe quadrupède (regard presque « vide » qui préfigure les extases abjectes de Georges Bataille) à la placide assurance de la plantureuse et fertile courtisane.
Le fouet et le mors font ici partie d’une intimité toute érotique, illustration du « goût particulier » d’un client fantasque autant qu’emblème érudit du pouvoir de la Femme[2].
[1] L’année du De diversis amoribus de l’Arioste, jeu des volubilités de l’Eros qui inscrit l’élégie romaine retrouvée dans le contexte de la société de Cour émergente.
[2] Au cours du XVe siècle l’organisation municipale des bordels s’est répandue dans les villes prospères européennes, reprenant la tradition fiscale du pornikon et du vectigal antiques. C’est, pourrait-on dire, un exemple de cette restitution de l’Antiquité qui dépasse le cadre intellectuel pour devenir un aspect intégrant de la vie quotidienne, comme l’ont montré les critiques de la Renaissance depuis J. Burkhardt jusqu’à J. Hale.
2 commentaires:
Je ne sais pas si vous l'avez déjà mentionné, mais il éxiste un film italien, "La matriarca" (1968) réalisé par Pasquale Festa Campanile, où Jean-Louis Trintignant est chevauché par Catherine Spaak, dans une scène que s'inspire de l'anecdote sur Aristote... Bien rétrouvé, Antonio!
Merci Guido!!
nous allons progressivement arriver, dans notre petit Women in Top, à l'univers du cinéma où les chevauchées et les coïts supra-féminins se multiplient...
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