Mais c’est dans ce relief anonyme du Louvre que triomphe l’érotisation complète et perverse du motif, s’inscrivant non seulement dans l’exaltation des nus athlétiques (empreints de terribilità michel-angesque) mais aussi dans la fascination pour les Amours des Dieux aguichantes et explicites, destinées à une consommation privée, entre amusement érudit et accessoire stimulant, complément indispensable des nouveaux sex toys qui déferlèrent sur la Renaissance, à l’ombre de cet immense appétit de consommation étudié par Lisa Jardine (Wordly Goods: A New History of the Renaissance, 1996)… « Il est mort, dit-il, depuis quelques années, un homme qui avait une singulière passion : son physique était tellement détruit qu’il ne pouvait y rappeler les feux de l’amour qu’après avoir été bien fustigé. Lorsqu’il était auprès d’une femme, on ne savait s’il désirait le fouet ou le coït ; car la première faveur qu’il demandait, ou plutôt la seule grâce qu’il implorait, était qu’elle voulût bien le battre de verges ; et ce n’est que dans le supplice que ses sens émus pouvaient se livrer et connaître les plaisirs de Vénus. »
Coelius Rhodiginus, Lectionum antiquarum libri, 1516. II, 15

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